Descente aux enfers

 

Peggy Sue ne pleura pas.

— Je suis certaine qu’il n’est pas mort, déclara-t-elle au chien bleu. S’il l’était, il me semble que quelque chose se serait cassé en moi, or je le sens toujours là. Il est vivant, j’en ai la certitude, je dois aller à son secours.

Le petit animal passa son museau entre les mailles du filet pour scruter l’abîme s’ouvrant sous ses pattes.

— Tu as raison, fit-il. D’ailleurs je flaire son odeur. Elle est très reconnaissable. Les garçons sentent toujours mauvais, ça tient à ce qu’ils ne se lavent jamais. Dans le cas qui nous occupe, ça pourrait se révéler utile. Sébastian puait principalement du pied gauche… Je ne sais pas pourquoi, mais ça nous fournira un sacré indice lorsqu’il s’agira de retrouver sa piste.

— Il a pu s’accrocher quelque part, continua la jeune fille sans prêter attention aux paroles du chien. À une liane… à… à une racine. Ou bien sa chute a été interrompue par une saillie de la roche. On va aller le chercher. On fabriquera un parachute et on sautera dans le vide.

— Je m’en réjouis d’avance, fit le chien bleu pour ne pas la contrarier. C’est une super idée.

— Essaye de le contacter par télépathie !

— C’est déjà fait, mais ça ne marche pas. Les nappes de gaz arrêtent les ondes mentales. Et puis la distance est trop grande. Je n’ai pas assez de puissance pour émettre aussi loin. Désolé.

 

*

 

Seul Pipoz remarqua le chagrin de Peggy Sue. Cela n’avait rien d’étonnant : d’une part il était amoureux d’elle, d’autre part les habitants du filet avaient trop à faire avec les travaux de remise en état pour s’occuper des états d’âme de leurs voisins.

La bataille avait causé de grands préjudices à la toile d’araignée. Zita et ses apprenties travaillaient sans relâche pour ravauder les mailles qui s’en allaient. On chiffrait à plus de cinquante les enfants disparus.

— Nous n’avons pas le temps de les pleurer, déclara Anaztaz dans un nouveau discours, car la Dévoreuse peut remonter à l’attaque dès demain. Elle dispose de milliers de tentacules, ceux que nous lui avons abîmés ne la gêneront guère. Notre seul espoir, c’est qu’elle finisse par se lasser de perdre bataille après bataille et apprenne à nous craindre.

— Cinquante enfants disparus, grommela le chien bleu, je ne sais pas si l’on peut considérer cela comme une grande victoire.

 

Pipoz, lui, ne cessait de se rapprocher de Peggy.

— Tu ne peux pas rester toute seule, insistait-il. Si personne ne te protège tu deviendras le souffre-douleur de Zita. Elle est jalouse de toi ; et comme c’est la petite amie d’Anaztaz, elle s’empressera de le dresser contre toi. Elle te fera une vie impossible. Je sais que tu tenais à Sébastian, mais nous sommes en guerre, il faut se dépêcher d’enterrer nos morts car le chagrin nous rend vulnérables et fait de nous des proies faciles. Si tu deviens ma petite amie, je t’apprendrai les secrets des mélodies magiques. Personne n’osera plus te chercher noise.

— Tu es gentil mais tu vas un peu vite en besogne ! haleta la jeune fille, interloquée.

— Nous n’avons pas le temps d’attendre, riposta le flûtiste. Demain nous serons peut-être dans l’estomac de la Bête, il faut profiter du présent.

 

Peggy Sue ne voulait pas le vexer et s’en faire un ennemi car elle devinait que l’influence de Zita était grande sur le filet.

— Je vais réfléchir, mentit-elle. Pour l’instant je suis trop triste.

— Ne tarde pas trop, lui conseilla Pipoz, Anaztaz pourrait bien t’affecter à des besognes dangereuses, comme la coupe des racines blessées, par exemple.

 

Dans les jours qui suivirent, à l’occasion de travaux effectués en commun, Peggy se renseigna auprès des autres enfants.

— Sait-on ce qu’il y a en bas ? demanda-t-elle.

— Non, pas vraiment, lui souffla une fillette nommée Zillia. On n’est même pas sûrs que la Bête mange ceux qu’elle capture.

— Que veux-tu dire ?

— Si l’on écoute bien, on entend des chansons… des rires. Des fois je me dis qu’on s’amuse davantage en bas qu’ici, sur la toile. Un jour j’ai reconnu la voix d’un garçon avec qui j’étais copine. Marcuz. Il est tombé lors d’une attaque. Je le croyais mort, et puis…

— Et puis ?

— Et puis, une fois que tout le monde dormait et qu’il n’y avait plus aucun bruit, j’ai cru entendre sa voix dans les échos montant du fond. Il avait un rire très personnel… C’est pour ça que j’ai tout de suite su que c’était lui.

— La chute dans le vide ne l’avait donc pas tué ?

— Non… Je sais qu’Anaztaz dirait que c’est idiot, mais en réalité on ne sait pas comment est fait le fond de l’œuf. Il y a peut-être une couche énorme de mousse. Ou alors du caca. Le caca de la Dévoreuse… Ça amortit le choc quand on tombe, si bien qu’on ne se casse pas le cou. Je ne sais pas, moi. Il faudrait que quelqu’un se décide à aller y voir.

 

Quand elle fut de nouveau seule avec le chien bleu, Peggy murmura :

— Tu as entendu, qu’en penses-tu ?

— Tout est possible. Depuis l’affaire du château noir, j’ai appris à ne pas tirer de conclusions hâtives. La véritable identité du Docteur Squelette nous a bien étonnés, rappelle-toi.

En réalité le petit animal ne voulait pas faire de peine à sa maîtresse. Au fond de lui, cependant, il pensait que Sebastian était bel et bien mort. Cela ne le gênait pas trop car il n’aimait que Peggy Sue pour qui il se serait fait couper en tranches. Comme beaucoup de bêtes, il était exclusif dans son affection. Et puis il estimait que le temps était venu pour la jeune fille de changer de petit ami… ou mieux encore : de n’en plus avoir du tout !

« Nous serions très bien tous les deux, se disait-il. Pas besoin d’un garçon. Ce Sebastian me casse les pieds. Je préférais quand il se changeait en sable, au moins il n’était pas tout le temps là à me rabrouer ! »

Mais cela il ne le disait pas, car il se serait plutôt laissé écraser par un rouleau compresseur que de rendre Peggy malheureuse.

 

— Je vais essayer de fabriquer un parachute, décida l’adolescente. Il faudrait que j’arrive à voler un bon morceau de cette toile qu’ils tissent ici à partir de fibres végétales.

— Ce sera difficile, objecta le chien. Ils veillent dessus comme si c’était de l’or !

 

Peggy Sue ne tarda pas à s’apercevoir que c’était vrai ! Zita plaçait tout ce qui sortait des ateliers de tissage dans une hutte surveillée par des adolescents armés de couteaux. Peggy se voyait mal attaquer la cabane, d’autant plus qu’elle soupçonnait Zita d’avoir deviné ses intentions.

— Elle va te faire une crasse, sûr et certain ! annonça le chien bleu. Elle a peur qu’Anaztaz ne tombe amoureux de toi, lui aussi, et ne la répudie. Méfie-toi d’elle, il pourrait bien lui venir l’idée de te pousser dans le vide pendant que tu dors. Je vais monter la garde pour la dissuader de tenter le coup.

 

*

 

Comme l’avait prévu Pipoz, Zita obtint d’Anaztaz qu’il affecte Peggy au secteur des racines, avec pour mission d’élaguer celles mortellement blessées dans la bataille. Peggy se vit donc remettre une hache de silex, une corde et quelques crampons censés lui faciliter l’escalade.

— Tu devras trancher les racines trop endommagées, lui expliqua Anaztaz. Surtout celles qui surplombent le filet car, une fois desséchées, elles pourraient se détacher de la voûte et nous tomber dessus. Fais attention, car elles ont des réflexes surprenants. Essaye de les couper petit bout par petit bout. De cette manière on les récupérera pour en faire de la fibre à vêtements.

 

Peggy ne se rebella pas. Elle savait ce travail dangereux mais cette occupation l’empêcherait de penser en permanence à Sebastian. Elle se confectionna un sac à dos rudimentaire dans lequel elle installa le chien bleu. Grâce à ce bricolage, elle pourrait l’emmener avec elle dans les hauteurs en conservant les mains libres.

 

En cet équipage, elle s’approcha du bord du filet et, prenant appui sur les radicelles hérissant le corps d’une grosse racine, commença à s’élever en direction de la voûte.

En fait, les racines étaient si grosses qu’on avait l’impression d’escalader le tronc d’un arbre. Terrifié par le vertige, le chien bleu se recroquevilla au fond du sac.

 

Après un quart d’heure d’escalade, Peggy se trouva si enfoncée dans le fouillis des lianes et des tubercules de toutes sortes qu’elle perdit de vue le filet. Les efforts qu’elle devait déployer lui occupaient l’esprit et l’empêchaient de penser à Sebastian, ce n’était pas plus mal.

Elle avait l’illusion d’évoluer au cœur d’une jungle miniature suspendue dans le vide. Les racines bougeaient lorsqu’elle les touchait.

— On dirait des crocodiles assoupis, souffla le chien bleu. Des crocodiles d’écorce.

Il fallait prendre soin de s’encorder si l’on ne voulait pas être projeté dans l’abîme quand l’une de ces curieuses « bestioles » s’ébrouait tout à coup.

— Des queues de dinosaures, commenta encore le chien bleu. Ouais… ça fait penser à des queues de diplodocus. Surtout quand elles bougent.

Il n’avait pas tort, le danger résidait dans la taille et le poids des racines. Elles n’aimaient pas qu’on leur trotte sur le dos. Si elles vous frappaient, vous étiez aussitôt aplati.

 

Peggy s’appliqua à repérer les racines blessées. De grandes griffures zébraient leur écorce, et la sève en coulait, comme du sang vert pâle. Elle la recueillait dans sa gourde, car Pipoz lui avait dit qu’en boire était le seul moyen d’échapper aux hallucinations provoquées par le gaz.

— Écoute un peu… murmura soudain le chien bleu, en regardant ce bazar une idée m’a traversé la tête.

— Laquelle ?

— Tu as remarqué que les racines à moitié coupées continuent à vivre ? Elles bougent, elles rampent.

— Oui, je suppose qu’elles survivent tant qu’elles ont assez de sève, ensuite elles se dessèchent et meurent, comme les fleurs dans un vase.

— Ouais, ouais… coupa l’animal, impatient. Le principe est le même. Je me dis que nous pourrions utiliser l’une de ces racines pour descendre au fond de l’œuf.

— Comment ?

— On en choisirait une grosse, on y creuserait une sorte d’habitacle pour s’y installer. Ensuite, à l’aide d’une mélodie magique tu lui ordonnerais de ramper le long de la paroi, comme une énorme chenille, et de descendre peu à peu au centre de la planète.

— Tu veux dire que nous chevaucherions la racine comme si c’était une espèce de serpent ?

— Ouais. Génial, non ? Kandarta est une toute petite planète, à peine un ballon de foot perdu dans le cosmos. La racine ne mettrait pas longtemps à ramper sur la face interne de la coquille.

Peggy réfléchit ; l’idée paraissait folle mais elle était loin d’être stupide.

— Nous n’avons pas le choix, insista le petit animal, tu sais bien que tu n’arriveras jamais à coudre de parachute. Zita te surveille de près. Le seul moyen de descendre, c’est d’utiliser une racine comme véhicule. Il faut en choisir une qui ne soit pas trop affaiblie par ses blessures et… l’apprivoiser !

— D’accord, fit Peggy Sue. Je vais réviser mes cours de flûte et demander à Pipoz de m’apprendre une mélodie permettant de faire ramper une liane à la manière d’une chenille. Il faudra se montrer prudents, car je doute qu’Anaztaz considère notre évasion d’un bon œil.

 

Excités par leur projet, les deux amis se remirent au travail avec ardeur. Après bien des déceptions ils trouvèrent enfin ce qu’ils cherchaient : une racine encore vigoureuse mais qu’un coup de griffe de la Dévoreuse avait à demi séparée du tronc auquel elle était rattachée.

— Il faut l’évider, expliqua le chien. Creuser une sorte de cockpit au milieu, comme si c’était un avion. Je vais t’aider avec mes dents. J’espère que je ne me flanquerai pas des échardes plein la langue !

Peggy saisit sa hache de silex et tailla une large encoche dans l’écorce. Elle craignait par-dessus tout un soubresaut de la racine qui les aurait expédiés dans le vide. Par bonheur, affaiblie par ses blessures, elle ne se rebella point. Le bois se révéla mou, plus proche de la pomme de terre que du chêne, et c’était tant mieux, car de cette manière Peggy pouvait creuser rapidement.

— Le problème, haleta-t-elle entre deux coups de hache, c’est que nous ne savons pas combien de temps elle va survivre. As-tu pensé à ce qui se passera si elle meurt avant d’avoir atteint le fond de l’œuf ? Elle se détachera de la paroi, comme une chenille crevée, et tombera dans le vide.

— Je sais, soupira le chien bleu. Mais il faut bien prendre des risques, non ? Espérons que la chance sera de notre côté et que ce truc vivra jusqu’au moment où nous toucherons le fond.

— D’accord, fit l’adolescente. Je suis prête à tout pour retrouver Sébastian. Mais, une fois en bas, comment remonterons-nous ? Il n’y aura pas de racines au centre de la planète.

— Je ne sais pas encore, avoua l’animal. Nous aviserons le moment venu. Je pensais que nous pourrions essayer de retrouver les débris du ballon et recoudre l’enveloppe ?

— Tu as raison, s’enthousiasma Peggy. Le Capitaine Fantôme est quelque part là-dessous avec son chargement. Il y avait des bonbonnes de béthanon B, ce gaz qui soulève n’importe quoi. Si nous parvenons à fabriquer un petit ballon à partir des fragments de l’enveloppe déchirée, nous nous envolerons dans les airs sans difficulté.

— Ça me paraît un plan acceptable, conclut le chien bleu. À présent assez creusé, tu dois aller réviser tes cours de flûte car il est capital que tu saches conduire cette racine.

 

Peggy et son compagnon à quatre pattes redescendirent sur le filet. En croisant Zita, Peggy prit une expression défaite car il ne fallait pas que sa rivale ait l’impression que quelque chose se tramait dans le secret de la forêt suspendue.

 

*

 

Pendant trois jours, Peggy Sue suivit des cours de perfectionnement avec Pipoz. Elle affirmait vouloir devenir plus efficace en prévision de la prochaine attaque. Le jeune charmeur de serpents en était ravi et lui enseignait avec enthousiasme l’art de commander aux racines.

Malgré sa bonne volonté, la jeune fille s’embrouillait et multipliait les fausses notes. Pendant ce temps, le chien bleu s’employait à voler des provisions.

 

*

 

Quand elle ne faisait pas de musique, Peggy grimpait dans les racines pour achever de tailler l’habitacle au sein duquel ils se recroquevilleraient pendant la descente. Elle y avait fixé des sangles de fibre tressée afin de pouvoir s’attacher au cas où ils devraient voyager la tête en bas.

 

— Tu n’es pas au point question musique, observa le chien, mais nous ne pouvons pas attendre plus longtemps, la racine se dessécherait. Il faut y aller maintenant. J’ai rassemblé assez de nourriture pour tenir deux semaines en se rationnant. Quand nous aurons soif nous boirons de la sève. Espérons que la chance sera de notre côté.

 

Il avait raison. Peggy savait qu’il lui aurait fallu six mois pour devenir une flûtiste acceptable, elle ne disposait pas d’un tel délai.

— Tu es bien sûr de vouloir m’accompagner ? demanda-t-elle au chien bleu, tu as conscience que cette expédition relève du suicide ?

— Alors nous baptiserons notre racine Capitaine Suicide ! aboya l’animal. Dépêche-toi au lieu de dire des absurdités. Je crois qu’Anaztaz commence à se douter de quelque chose. Il faut ficher le camp avant que l’idée ne lui vienne de te faire jeter en prison.

 

Peggy confectionna un lien pour attacher la flûte autour de son cou car elle ne voulait pas courir le risque de la laisser tomber dans l’abîme.

 

Les deux amis quittèrent la toile pour gagner la forêt souterraine en essayant d’attirer le moins possible l’attention. Le sac contenant les provisions ralentissait l’escalade. Ils retrouvèrent bientôt leur « véhicule » dont la santé ne semblait pas s’être dégradée. En une dizaine de coups de hache, Peggy acheva de le séparer de l’arbre auquel il appartenait.

— Vite ! cria-t-elle. Dans l’habitacle !

À la suite du chien bleu, elle sauta dans la cavité creusée dans le corps de la racine et s’y ficela au moyen des courroies. Ces précautions observées, elle saisit la flûte et commença à jouer.

 

Tout d’abord, la racine resta immobile, puis la magie des notes fit effet, et elle se mit à ramper au milieu du fouillis des lianes.

— Oh ! la, la ! gémit le chien, ça remue ! J’ai déjà le mal de mer !

Peggy Sue était trop occupée à souffler dans l’instrument pour lui répondre. Diriger la racine n’était pas une mince affaire. Chaque fois qu’elle faisait une fausse note, le tubercule frissonnait de toute son écorce comme s’il se préparait à exploser.

 

Après avoir longtemps zigzagué dans l’enchevêtrement végétal, l’étrange véhicule sortit de la forêt souterraine suspendue au « plafond » et s’avança sur le granit de la coquille nue, telle une chenille monstrueuse sur un mur.

« Le voyage commence », songea Peggy.

 

*

 

On n’y voyait pas grand-chose. L’intérieur de l’œuf était à peine éclairé par la lumière du jour filtrant au travers des crevasses, et parfois il fallait traverser une interminable zone nocturne avant de retrouver un rayon de soleil.

 

Peggy espérait qu’on verrait bientôt surgir la courbure intérieure de la coquille ; ce serait à cet endroit qu’on entamerait la vraie descente.

— Je me languis déjà, se lamenta le chien bleu. Je me rends compte que c’était une idée idiote. Nous serons morts d’ennui avant de toucher le sol !

 

Il exagérait à peine, et Peggy partageait cette crainte. Souffler dans la flûte de bois se révélait fort pénible à la longue. Elle prit conscience qu’ils s’étaient peut-être embarqués à la légère dans cette folle aventure.

« Aurai-je la force de jouer jusqu’en bas ? » se demanda-t-elle avec angoisse.

 

La face interne de la coquille n’était pas lisse. Des aspérités de toutes sortes la hérissaient ; les radicelles du « véhicule » végétal s’y accrochaient comme l’auraient fait les pattes d’un insecte.

Chaque fois que la jeune fille s’arrêtait de jouer, la racine s’immobilisait et se lovait sur elle-même tel un serpent qui s’endort.

— J’ai les lèvres en feu et les joues me font mal, soupira Peggy. Nous ne sommes pas sortis de l’auberge.

— Je ne peux pas t’aider, répondit le chien, une flûte ne sert à rien si l’on n’a pas de doigts pour en boucher les trous.

Dès qu’elle eut un peu récupéré, Peggy se remit à jouer ; aussitôt la racine sortit de son engourdissement et reprit sa reptation.

« Une chenille, songea de nouveau la jeune fille. Une minuscule chenille qui trotte sur la muraille d’un château-fort. »

 

La Bête des souterrains
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